Extrait du site : http://efforts.e-monsite.com/pages/vatican-interdit-la-lecture-de-la-bible.html


Le pape Grégoire IX (1227-1241) retira complètement la Bible aux fidèles et en interdit la lecture au concile de Toulouse (1229). C'est lui qui éleva la terrible Inquisition (ces tribunaux ecclésiastiques sanguinaires qui pratiquaient la torture) au rang d'institution officielle de l'Église. Sous la menace des peines de l'enfer, par la torture et l'épée, on persécutait ceux qui possédaient une Bible dans leur langue maternelle ou des extraits de celle-ci.


«Nous interdisons également qu'on autorise les laïcs à posséder les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. [...] Nous leur défendons avec la plus grande vigueur de posséder les livres précités dans la langue populaire. - Les habitations, les chaumières les plus misérables et même les refuges les mieux cachés de ceux chez qui l'on trouvera de tels écrits doivent être totalement détruits. Ces gens doivent être poursuivis jusque dans les bois et les cavernes, et quiconque les abrite doit s'attendre à être sévèrement châtié.»


Les seuls textes qu'on avait encore le droit de lire étaient les Psaumes, et ce uniquement en latin ; en effet, le peuple ne comprenait pas cette langue, pas plus que la plupart des prêtres !


Le concile de Tarragone (1234) décréta également:

«Personne n'a le droit de lire ou de diffuser l'Ancien ou le Nouveau Testament [...] faute de quoi [...] il sera accusé d'hérésie.»


Concile de Constance (1415).

Le très érudit prêtre catholique Wycliffe comprit que les papes et les dignitaires de tous les rangs, ainsi que le peuple induit en erreur, ne pouvaient être amenés à abandonner la «pieuse» hypocrisie de leur vie dissolue pour se repentir et se convertir, autrement qu'en se tournant vers l'Écriture sainte.

Il publia donc une Bible dans sa langue maternelle, l'anglais. Au cours des années qui suivirent, trois papes régnèrent simultanément: Benoît XIII (1394-1423), Grégoire XII (1406-1415), et Alexandre V (1409-1410), puis Jean XXIII (1410-1415), le premier du nom et non Jean XXIII de Vatican II, qui succéda à Alexandre.


Livrés à eux-mêmes, mais affamés de la Parole de Dieu, les fidèles se détournaient de plus en plus du Vatican et cherchaient ardemment à se procurer la Bible dans leur langue maternelle ou des extraits de celle-ci. Partout dans le monde se déroulaient les mêmes scènes - comme en Union soviétique du temps de l'URSS, et dans les autres pays communistes : en secret, on recopiait à la main les Saintes Écritures dans la langue du pays - plus tard, on utilisa également les imprimeries - et on se passait les textes interdits. Quiconque se faisait prendre était passible, ainsi que ses proches, de prison, de torture, de bannissement, voire de la peine capitale, car les escadrons de la mort envoyés par le pape étaient omniprésents !


C'est pourquoi, au concile de Constance, l'archevêque de Cantorbéry Arundel fut contraint de condamner publiquement, à titre posthume, l'influent érudit et prêtre Wycliffe. Voici les termes qu'il employa:

«ce fripon vénéneux, propagateur d'une hérésie damnable, qui a introduit une nouvelle traduction de l'Écriture sainte dans sa langue maternelle.»

La façon dont le Vatican procéda à l'égard de la dépouille mortelle de John Wycliffe nous montre la profondeur de la haine qu'il avait contre les chrétiens qui, à la place des doctrines de Rome, annoncèrent la Parole de Dieu et la rendirent accessible au peuple.

Dans son manuel de l'histoire de l'Église, le théologien catholique Jedin écrit:

«[...] une ordonnance fut alors publiée, demandant que les ossements de Wycliffe soient retirés du sol consacré. [...] Finalement, en décembre 1427, l'évêque de Lincoln reçut l'ordre d'exhumer les ossements de Wycliffe et de les brûler, ordre qui fut exécuté.»


Il fallait extirper la Parole de Dieu du coeur des hommes en condamnant publiquement, «au nom de Dieu», ces hommes qui avaient l'audace de braver les interdits du Vatican. Au jour du Jugement dernier, nous retrouverons un grand nombre de chrétiens morts en saints martyrs, dont le nom a été effacé par les papes. Les membres de cette Église seront alors saisis d'effroi. Quant aux papes, ils ont canonisé des criminels, que des millions de fidèles de l'Église romaine doivent implorer et adorer pour obtenir le salut. C'est absolument pitoyable !


Au XVIème siècle, le Vatican a persécuté avec une violence et une brutalité extrêmes les prêtres qui traduisaient la Bible pour permettre aux peuples de la lire dans leur langue nationale respective. . Pour n'en donner qu'un exemple, le prêtre Luigi Giovan Paschale édita, en 1555, une Bible bilingue italien-français. Cinq ans plus tard, il fut cruellement torturé à Rome par la garde pontificale, qui lui fit subir le supplice de la roue avant de l'exécuter. Il mourut en martyr, victime de la cruelle persécution perpétrée, au nom de la «piété», par la papauté. Même si, «entre 1567 et 1773, pas une seule Bible ne put être publiée en Italie - du moins officiellement - dans la langue du peuple».


On a vu se multiplier le nombre des prêtres qui traduisaient la Bible dans les différentes langues pour permettre au peuple d'y découvrir la seule Parole de Dieu qui fasse autorité, obéissant ainsi à l'ordre de Jésus:


«[...] faites des disciples, [...] leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit» (Matthieu , 28.19)


C'est ainsi que le combat mené par les papes et le clergé pour "étouffer et anéantir la Parole de Dieu s'étend tout au long des siècles. l'Église catholique doit constamment imaginer de nouveaux subterfuges diplomatiques et à la philosophie subtile - toujours sous le couvert de la «piété» -, afin de tenir les fidèles à l'écart de la Parole de Dieu. Bien entendu, tout se fait toujours «au nom de Dieu».


Percée de la vérité divine - les chrétiens respirent

A l'époque de la Réforme, une vague de catholiques réussit à faire une percée dans le rempart de la tradition que le Vatican avait érigé à partir de la fange de ses propres doctrines et de la vie impie des princes de l'Église. Dieu aida ces croyants à opérer cette percée grâce à sa Parole.


Les Réformateurs firent un pas considérable en direction de la Parole de Dieu et de sa volonté - même si, en vertu de considérations politiques, ils durent conserver certains éléments de la tradition catholique, comme par exemple le baptême des enfants. La domination des papes, qui durait depuis trop longtemps, était désormais ébranlée, et même brisée. Ceux qui prêchaient la Bible au peuple ne pouvaient plus être emprisonnés, torturés et brûlés publiquement «au nom de Dieu», dans une débauche de pompe, d'honneurs, de titres et d'encens. Évidemment, des millions de catholiques emboîtèrent le pas aux Réformateurs, sans pour autant se convertir réellement. Ce qui leur importait avant tout, c'était d'être libérés du joug spirituel et politique du Vatican; par contre, beaucoup étaient incapables de rechercher Jésus et de le confesser conformément à l'Écriture. Toujours est-il que, depuis cette époque, la Bible gagne à chaque décennie un peu plus de terrain. Jésus dit:


"Car il faut d'abord que l'Évangile soit proclamé à toutes les nations» (Marc 13.10)"


Grâce aux Réformateurs, les hommes pouvaient désormais lire la Bible, et, qui plus est, dans leur langue maternelle - quelle joie ! Grâce en soit rendue à Dieu ! Or ce qu'ils y découvraient était en contradiction flagrante avec la doctrine et la vie des hommes d'Église.


Dans l'une de ses bulles, le pape Grégoire XVI (1831-1846) invita le clergé à arracher la Bible des mains des fidèles! Il convenait de prendre de nouvelles mesures pour préserver le pouvoir des papes. En 1870, le pape promulgua le dogme de l'infaillibilité pontificale et s'érigea ainsi en Dieu. Il s'agissait de faire, pression sur les chrétiens protestants et de lier encore plus étroitement les membres de l'Église romaine à l'autorité pontificale et au pouvoir d'enseignement du clergé, ce pour empêcher que l'institution de Rome ne continue à se désagréger.


En 1864, le pape Pie IX (1846-1878) publia l'encyclique «Qui pluribus». Il y parlait des «sociétés bibliques infiniment rusées, qui font appel aux anciens stratagèmes des hérétiques et qui, contrairement aux prescriptions très saintes de l'Église, traduisent les livres des Écritures divines dans toutes les langues nationales et leur donnent des explications souvent tendancieuses.» Le plus grotesque, dans l'histoire, c'est que ce sont précisément les papes qui «donnent des explications tendancieuses» à la Bible pour servir leurs propres intérêts ! Le 8 décembre 1866, le même pape publia l'encyclique «Quanta Cura», à laquelle était annexée une liste de huit hérésies (le Syllabus). Les qualifiant de «peste», le pape y condamnait le communisme,le socialisme, les organisations d'ecclésiastiques libéraux et - incroyable, mais vrai - les sociétés bibliques!


Les condamnations portées par Pie IX le font apparaître comme un défenseur des «vérités immémoriales», alors qu'en réalité, il s'est opposé avec la plus grande véhémence à la Parole de Dieu. Quiconque lit la Bible et examine attentivement tous les décrets et les condamnations prononcés par ce pape, trouve dans la Bible elle-même l'explication de cette opposition des papes à toute critique. Tout était taxé de modernisme : même Dieu tel qu'il s'était révélé devait être condamné et extirpé - «au nom de Dieu» -, car il n'était pas en accord avec la religion des papes!


Ce n'est que depuis le règne de Léon XIII (1878-1903) qu'on parle enfin, dans l'Église catholique, de recherche biblique et de sociétés bibliques. Dans l'encyclique «Providentissimus Deus» de 1893, nous constatons une certaine ouverture à la recherche biblique. Le pape Léon XIII «reconnaît sans réserve la valeur des services rendus à la science biblique par les nouvelles méthodes de recherche ; il entend mettre à profit tous les moyens offerts par la science moderne pour mieux faire comprendre les livres saints. - Mais l'Écriture sainte est la Parole de Dieu, elle est donc infaillible.». Le problème, c'est que le sens de cette dernière phrase est aussitôt explicité.


L'encyclique souligne en effet: «Toute explication catholique des Écritures doit être puisée dans la richesse de la tradition ecclésiastique.»


Cette déclaration rend impossible tout retour au mot d'ordre des Réformateurs, le fameux «sola scriptura» (l'Écriture seule), car, au bout du compte, on ne peut revenir sur les dogmes traditionnels : cela voudrait dire que Dieu s'est trompé par la bouche des papes ! Pas plus aujourd'hui qu'à l'époque, l'Église catholique n'est prête à se repentir et se convertir de tous les dogmes mensongers dont la Bible elle-même fait officiellement les frais. Tous les efforts de renouveau et les délibérations des commissions bibliques au sein de l'Église romaine restent donc lettre morte.


Le 30 octobre 1902, le pape Léon XIII mit en place une commission biblique «Pour la promotion des sciences bibliques et pour le règlement des questions en suspens.» En effet, malgré le dogme de l'infaillibilité pontificale, promulgué en 1870, et toutes les campagnes de diffamation menées contre les Réformateurs, la Bible était de plus en plus lue parmi les érudits. Comme beaucoup de gens se détournaient de l'Église suite à la lecture de l'Écriture, le Vatican dut se résigner. Cependant, au lieu de se placer avec humilité devant la Parole de Dieu et de se repentir, le Vatican imagina de nouveaux moyens pour donner aux fidèles l'impression que la Bible était inutile. C'est ainsi que furent élaborées des méthodes ingénieuses, destinées à entretenir chez les fidèles l'idée que la Bible étayait les dogmes édictés par Rome.


Notre coeur pourrait exulter de joie en lisant ce qu'écrit le pape Benoît XV (1914-1922). Mais il convient de considérer son encyclique dans la perspective de la dogmatique catholique. Le Dr Rosch, théologien, écrit dans l'introduction à son Nouveau Testament : «Voici ce qu'écrit le pape Benoît XV dans la célèbre encyclique sur Jérôme, 'Spiritus Paraclitus' : 'Nous exhortons continuellement tous les chrétiens fidèles à ne cesser d'examiner par une lecture quotidienne les saints Évangiles, les Actes des Apôtres et les Epîtres apostoliques. [...] Il ne doit plus y avoir de famille chrétienne qui ne possède ces Écritures.»


Dans le décret «Lamentabili» et l'encyclique «Pascendi», le pape Pie X (1903-1914) réfute tout ce qui pourrait constituer une critique de l'Église catholique. Nous ne devons jamais oublier que la plupart des catholiques mettent la fonction et l'enseignement du pape sur un pied d'égalité avec la Bible. Depuis des siècles, les papes expriment, dans la même phrase, la doctrine de Jésus et des apôtres et leurs propres doctrines particulières et erronées, si bien que cette façon d'entremêler les deux est profondément ancrée dans la mentalité des catholiques. Les autres croyants l'oublient souvent lorsqu'ils parlent avec enthousiasme de la Bible avec des catholiques. C'est seulement dans la pratique de la foi que les divergences deviennent flagrantes.


«Trois ans après le décret Lamentabili et l'encyclique Pascendi, Pie X exigea de tout le clergé appliqué au ministère pastoral ou à l'enseignement la prestation d'un serment qui comporte le rejet de toutes les affirmations importantes du modernisme sur la révélation et la tradition.». Même si ce «Serment contre les modernistes» a été abrogé en 1967, la formule du serment est significative dans la mesure où elle fournit un résumé concis des hérésies modernistes.


Voici l'introduction à cette formule:

«Moi, N..., j'embrasse et reçois fermement toutes et chacune des vérités qui ont été définies, affirmées et déclarées par le magistère infaillible de l'Église, principalement les chefs de doctrine qui sont directement opposés aux erreurs de ce temps.»


A la suite de cette formule, le serment déclare:

«Je me soumets aussi, avec la révérence voulue, et j'adhère de tout mon coeur à toutes les condamnations, déclarations, prescriptions qui se trouvent dans l'encyclique Pascendi et dans le décret Lamentabili, notamment sur ce qu'on appelle l'histoire des dogmes. De même, je réprouve l'erreur de ceux qui affirment que la foi proposée par l'Église peut être en contradiction avec l'histoire, et que les dogmes catholiques, au sens où on les comprend aujourd'hui, ne peuvent être mis d'accord avec une connaissance plus exacte des origines de la religion chrétienne.»


En 1977, lors des ordinations, il n'était plus obligé de prêter ce serment.


(...) [suppression de ma part, l'auteur faisant référence à son expérience]


Jésus dit en Matthieu 6.24:

«Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre.»


En 1950, le pape Pie XII (1933-1958) publia sa grande encyclique «Humani Generis», «sur quelques opinions fausses, qui risquent de saper les fondements de l'Église catholique.». Aux termes de cette encyclique, il repousse l'une des conditions nécessaires pour que Dieu puisse à nouveau s'exprimer aux hommes au travers de sa Parole :

«En ce qui regarde la théologie, certains entendent réduire le plus possible la signification des dogmes, libérer le dogme lui-même de la manière de l'exprimer en usage dans l'Église depuis longtemps et des concepts philosophiques en vigueur chez les Docteurs catholiques, pour retourner dans l'exposition de la doctrine catholique aux expressions employées par la sainte Écriture et par les Pères.»


S'enfonçant avec obstination dans leur morgue traditionnelle, les papes passent à côté de la grâce que Dieu offre actuellement, à savoir le retour à la Parole de Dieu pour y trouver une réponse aux questions des hommes d'aujourd'hui. Le pape Pie XII le démontre clairement dans l'extrait suivant : «Aussi est-il de la plus grande imprudence de négliger ou de rejeter ou de priver de leur valeur tant de notions importantes que des hommes d'un génie et d'une sainteté non communs, sous la vigilance du magistère et non sous l'illumination et la conduite du Saint Esprit, ont conçues, exprimées et précisées dans un travail plusieurs fois séculaire pour formuler toujours plus exactement les vérités de la foi, et de leur substituer des notions et des expressions flottantes et vagues d'une philosophie nouvelle, qui existent, aujourd'hui et disparaîtront demain comme la fleur des champs ; c'est faire du dogme lui-même comme un roseau agité par le vent. Le mépris des vocables et des notions dont se servent habituellement les théologiens scolastiques conduit spontanément certains à énerver la théologie dite spéculative, laquelle, s'appuyant sur la raison théologique, manque, estiment-ils, de véritable certitude. Pour ce motif, il faut extrêmement déplorer que cette philosophie, reçue et reconnue dans l'Église, soit aujourd'hui méprisée de certains qui osent imprudemment la déclarer vieillie en sa forme, rationaliste en son procédé de pensée.»


L'apôtre Paul avait en horreur toute philosophie cherchant à récupérer ou à supplanter la doctrine de Jésus, comme lui répugnait toute idée de justification par les oeuvres. De tout temps, la philosophie grecque avait cherché à acquérir de l'influence sur le judaïsme, et plus tard sur le christianisme. Mais la philosophie grecque est contraire à l'action salvatrice de Dieu. C'est pourquoi les apôtres ont toujours mis en garde contre cette influence. Au moyen âge, les théologiens ont largement mêlé la foi chrétienne à ce formidable système philosophique néo-platonicien, avec toutes ses ramifications. Paul avait averti les chrétiens : "Veillez à ce que nul ne vous prenne au piège de la philosophie, cette creuse duperie à l'enseigne de la tradition des hommes [...]" (Colossiens : 2.8).


En 1962, le pape Jean XXIII (1958-1963) (il y avait déjà eu un pape Jean XXIII, qui avait régné de 1410 à 1415, en même temps que d'autres papes) ouvrit le concile Vatican II. Ce pape semblait favorable à un retour à la Parole de Dieu. Malheureusement, il mourut en 1963, avant la fin du concile. Le pape Paul VI (1963-1978) lui succéda. Plus timoré, il redonna de nouveau plus de poids aux doctrines et aux certitudes traditionnelles de l'Église. Il clôtura le concile Vatican II en 1965.


L'avènement du pape Jean-Paul 1er suscita chez de nombreux chrétiens l'espoir de le voir ramener les catholiques à la Parole de Dieu. Mais il mourut 33 jours après son entrée en fonction.


La Bible dans l'Église catholique aujourd'hui


Ce doit être véritablement une rude tâche que d'essayer de combiner la Parole de Dieu avec les institutions humaines, pour arriver à faire croire à nos contemporains en recherche qu'il s'agit de la vérité de Dieu. Le concile Vatican II reste, lui aussi, obstinément attaché à la tradition pontificale, tout comme le nouveau droit canonique.


Le théologien catholique Karl Rahner écrit, en introduction à la doctrine du concile Vatican II (1962-1965) concernant la Parole de Dieu : «Conformément à ses objectifs pastoraux, le deuxième concile du Vatican n'a pas voulu définir de nouveaux dogmes. [...] La Constitution dogmatique sur la révélation divine' Dei verbum' fait partie des textes du concile dont l'élaboration a été la plus laborieuse, étant donné que cette constitution avait pour objet le rapport entre la tradition et l'Écriture, ainsi que les problèmes liés à la bonne compréhension des Écritures.»


Si l'on entendait par «tradition de l'Église catholique» une exégèse fidèle de la Bible, les Églises et les communautés chrétiennes pourraient certainement collaborer avec l'Église catholique. Cependant, par «problèmes liés à la bonne compréhension des Écritures», l'Église catholique continue d'entendre la stricte conservation des opinions et des doctrines non chrétiennes des papes.


Dans la «Constitution dogmatique sur la révélation divine», le concile enseigne au chapitre 2.9 : «Il en résulte que l'Église ne tire pas de la seule Écriture sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C'est pourquoi l'une et l'autre [la Sainte Écriture et la sainte Tradition] doivent être conçues et vénérées avec un égal sentiment d'amour et de respect.». Par conséquent, la Bible ne suffit pas comme unique source de la révélation divine ! Continuant de s'endurcir et de s'obstiner, l'Église catholique rejette donc clairement l'offre de la grâce que Dieu renouvelle à notre époque. On ne parle ni de conversion ni de repentance. Loin de là, on essaie de séduire les Églises et les communautés séparées, à coups de belles paroles et de nombreuses réunions où l'on ne fait que tourner autour du pot, ce afin de les attirer dans le giron du Vatican.


Dans l'introduction à la «Constitution dogmatique sur la révélation divine», c'est-à-dire sur la Bible, l'Église de Rome enseigne : «En écoutant religieusement et proclamant avec assurance la parole de Dieu, le saint Concile fait sienne cette parole de saint Jean : 'Nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue : ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous et que votre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ' (1 Jean 1,2-3). C'est pourquoi, suivant la trace des conciles de Trente et du Vatican, il entend proposer la doctrine véritable sur la Révélation divine et sur sa transmission, afin que, en entendant l'annonce du salut, le monde entier y croie, qu'en croyant il espère, qu'en espérant il aime.»


C'est là faire preuve de dérision, et même de mépris, à l'égard de la Parole de Dieu et de Dieu lui-même, car tout le monde sait aujourd'hui que le concile de Trente et le premier concile du Vatican ont énoncé des hérésies et des doctrines étrangères à la Bible. Les papes, les évêques et les théologiens ont beau être brillamment fidèles à la tradition des hommes, ils sont en opposition radicale avec Jésus Christ et la doctrine des apôtres. Que chacun vérifie par lui-même ce qu'enseignent ces conciles et ce qu'enseigne l'Écriture sainte.


Aucune institution religieuse n'a su, comme l'Église de Rome, entremêler avec autant de subtilité et de portée scientifique, la Parole de Dieu et ses propres desseins et doctrines. Au premier abord, le catholique - tout comme l'observateur extérieur enthousiasmé par les changements superficiels intervenus dans l'Église - pourrait croire que Dieu et sa Parole y occupent en tout la première place. On y cite partout des versets bibliques, on parle de Jésus Christ et de chrétienté, on affirme que la Bible est l'unique révélation définitive et infaillible (le canon) !


C'est ainsi qu'on enseigne : «La vérité divinement révélée, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y a été consignée sous l'inspiration de l'Esprit-Saint. Notre sainte Mère l'Église, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint (cf. Jean 20,31; 2 Tim. 3,16; 2 Pierre 1,19-21; 3,15-16), ils ont Dieu pour auteur et qu'ils ont été transmis comme tels à l'Église elle-même. En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement.


Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l'Esprit-Saint, il faut déclarer que les livres de l'Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu pour notre salut a voulu voir consignée dans les Lettres sacrées. C'est pourquoi 'toute Écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice, afin que l'homme de Dieu se trouve accompli, équipé, pour toute Ïuvre bonne' (2 Tim. 3,16-17 grec).»


Ce que déclare ici le concile Vatican II, dans sa Constitution dogmatique sur la révélation divine «Dei verbum», nous est confirmé par le canon de la Bible, c'est-à-dire par la Parole de Dieu elle-même. Par contre, certaines affirmations de ce texte sont totalement contraires à la Parole de Dieu et constituent donc une tentative de mystification des fidèles, notamment : «Notre sainte Mère l'Église, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint [...].». La dogmatique catholique et sa pratique démontrent le contraire.


Un autre point opposé à la Parole de Dieu est la déclaration suivante : «[...] et qu'ils ont été transmis comme tels à l'Église elle-même.»


Le Seigneur Dieu n'a transmis sa Parole à aucune Église. Dieu sait combien l'homme est prompt à se laisser entraîner et à tout déformer dans son intérêt ; aussi nous a-t-il fait connaître sa volonté en Jésus Christ dans la Bible. Dieu est souverain et il ne se laisse prendre en otage par personne.


Jésus a apporté l'Évangile, que les apôtres ont ensuite proclamé. Voici ce qu'écrit l'apôtre Paul à ce sujet aux chrétiens de Corinthe : «Ma parole et ma prédication n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, mais elles étaient une démonstration faite par la puissance de l'Esprit, afin que votre foi ne soit pas fondée sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu» (1 Corinthiens 2.4,5).


Jésus a confié à ses disciples la mission de proclamer et de prêcher cet Évangile, la Parole de Dieu, à toutes les nations : «Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, [...] leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit» (Matthieu 28.20).


Paul écrit aux chrétiens de Colosses : «Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse» (Colossiens 3.16).


De nos jours, l'autorité de Rome ne peut plus se permettre de s'opposer à ce que la Bible soit remise et diffusée dans la langue maternelle des fidèles. Elle a renoncé à cette forme de combat contre la Parole de Dieu et s'est ravisée, comme nous allons le voir.


C'est ainsi qu'à certaines occasions on offre des Bibles, comme par exemple lors des mariages, des confirmations, etc. Certains prêtres sont heureux de pouvoir rendre ce service à l'amour de Jésus. Pensons seulement aux «pays de l'Est», où des membres de toutes les Églises et communautés ont dû passer de nombreuses années dans des camps de concentration pour avoir possédé et recopié clandestinement la Bible ou des extraits de celle-ci.


La rapide diffusion de la Bible est une épine dans le pied de nombreux hauts dignitaires ecclésiastiques. En effet, le nombre de ceux qui quittent chaque année l'Église catholique précisément suite à la lecture et l'étude de la Parole de Dieu est énorme. Aussi de nombreux prêtres n'hésitent-ils pas, sous le couvert de leur savoir et de la science, à saper et à renier.


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